Jean-Pierre Soisson, ancien maire d’Auxerre et ancien ministre, est mort

L’ancien ministre, député et maire d’Auxerre était une personnalité singulière de la Ve République. Peu d’hommes politiques peuvent se prévaloir d’un tel itinéraire. Homme de centre droit, Jean-Pierre Soisson, a fréquenté tous les pouvoirs, dans l’Yonne, en Bourgogne et à Paris. Il est mort, mardi 27 février, à Auxerre, à l’âge de 89 ans, a annoncé sa famille à l’Agence France-Presse. « Jean-Pierre Soisson est mort paisiblement, entouré de sa famille aujourd’hui », a déclaré son fils David Soisson, ajoutant que l’ancien responsable politique « luttait depuis de longues années contre un cancer ».
Appelé dans des gouvernements de droite comme de gauche, il a été secrétaire d’Etat ou ministre de Valéry Giscard d’Estaing sous l’autorité de Jacques Chirac et de Raymond Barre, puis de François Mitterrand sous celle de Michel Rocard, d’Edith Cresson et de Pierre Bérégovoy. De 1968 à 2012, il a été élu dix fois député de l’Yonne. Il a été maire d’Auxerre vingt-sept ans durant et a présidé la région Bourgogne à deux reprises.
La figure de Jean-Pierre Soisson reste attachée à la ville où il est né, le 9 novembre 1934, et qu’il a incarnée durant des années, aux côtés de l’entraîneur de l’équipe de football de l’Association de la jeunesse auxerroise, Guy Roux. Les Auxerrois ont longtemps eu coutume d’« aller chez Soisson » lorsqu’ils se rendaient dans le grand magasin renommé de Jacques, le père, puis « chez Jean-Pierre » lorsqu’ils avaient rendez-vous avec le fils, à la mairie. Amène, l’élu avait le tutoiement facile et entretenait des liens familiers avec de nombreux Auxerrois et Poyaudins. La Puisaye, terre de bocage qui a contribué à son ascension politique, l’a toujours considéré comme l’un de ses fils.
Né dans une famille de notables, Jean-Pierre Soisson va porter haut la bannière des siens. Après Sciences Po, il est admis à l’ENA, dans la promotion Lazare-Carnot (1959-1961). Mobilisé pendant la guerre d’Algérie, il sert comme officier au 3e régiment de chasseurs d’Afrique sous les ordres du colonel Antoine Argoud, qui rejoindra les rangs de l’OAS.
Rendu à la vie civile, le jeune énarque devient auditeur à la Cour des comptes, puis intègre le cabinet du ministre de l’agriculture d’alors, Edgar Faure, qui deviendra son maître en politique. Son chemin est tracé. Elu pour la première fois député de l’Yonne à la faveur des législatives organisées au lendemain de Mai 68, Jean-Pierre Soisson arpentera les allées du pouvoir jusqu’en 2012.
En 1971, il devient maire d’Auxerre. Sous Giscard d’Estaing, dont il est proche, il occupe plusieurs fois la fonction de secrétaire d’Etat : universités, formation professionnelle, jeunesse et sports. Il accompagne également les soubresauts politiques de l’époque et participe à la fondation du Parti républicain, de l’Union pour la démocratie française, du Mouvement des réformateurs…
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